IMPAQT #10 - Web3, quel changement pour les Product People ?

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Dans ce 10ème épisode d’IMPAQT, Vincent Molina nous explique tous les impactes du Web3 sur les métiers du product management en revenant en premier sur quel est l'évolution du Web et qu'est ce que le Web3 !

Peux-tu te présenter ?


Vincent Molina
, je suis Head of Product à la Ki Foundation. La Ki Foundation, c’est un venture studio qui est propulsé par la technologie de la blockchain pour permettre de lancer des business. On a d’abord construit le socle de cet écosystème, en montant une blockchain qui sous-tend l’ensemble des projets. Avec ce socle on a commencé par construire une communauté. Cette communauté, c’est Klub, qui est un club d’investisseurs privés qui permet d’accéder à des opportunités d’investissements à haut risque et haut rendement dans le monde du Web3.

Qu'est-ce que le Web3 ?

Avant de parler du web3 parlons rapidement de ses prédécesseurs :

  1. Le Web1 : C'est l'époque Yahoo, une version du web où l’on accédait à l’information sans pouvoir créer facilement de contenu soi-même.
  2. Le Web2 : C'est la période GAFAM. C’est le web dans lequel nous évoluons aujourd’hui, le web des réseaux sociaux centralisé autour de grands acteurs mondiaux.
  3. Le Web3 : C'est le web dont la promesse est de redonner plus de pouvoir aux utilisateurs. C’est un web plus décentralisé qui s’appuie sur les technologies blockchain.

Dernière ce terme on regroupe des notions dont a beaucoup entendu ces derniers temps comme blockchain, NFT, crypto, DAO, metaverse, etc. L’écosystème français est très actif, avec des champions internationaux comme par exemple Sorare, Ledger, etc.

Quelle différence entre Web2 et Web3 ?

Avec le Web3 on change un certain nombre de grands paradigmes du web actuel :

  • L'unicité d’un actif technologique : grâce à la BlockChain on est capable de dire de façon certaine et transparente que tel actif technologique est bien unique et est possédé par un utilisateur. Par exemple, dans le monde de l’art, on est capable d’authentifier de façon unique, certaine et transparente qu’une œuvre est l’originale de l’artiste. Vous pouvez par exemple posséder tout ou partie de l’originale d’une photo JR.
  • Rompre avec l'ultra centralisation : Pour placer la confiance non pas dans un acteur centralisé qui joue le rôle de tiers de confiance mais dans un réseau d’acteurs où l’on peut à tout instant vérifier l’ensemble des transactions. Par exemple, dans le monde des paiements, pas besoin de passer par des banques pour transférer de l’argent d’un utilisateur à un autre. Entre 2 wallets de façon transparente, on est capable de transférer un actif (e.g., bitcoin) sans intermédiaire et avec comme preuve la validation par l’ensemble du réseau que la transaction est valide.

Qu'est-ce que le Web3 change pour les products ?

Cela interroge la façon de faire du produit.

  1. Travailler avec un stakeholder puissant : sa communauté. On dit souvent que product est un métier d’influence avec les acteurs internes (marketing, sales, tech, etc.), dans le Web3 c’est l’étape d’après, il faut dépasser les frontières de son organisation pour embarquer plus largement sa communauté. Il faut interagir avec sa communauté, qui est un mélange de profils : à la fois des clients, détenteurs des tokens de son projet, des utilisateurs ou non de son produit. - Cela donne de la force, car tu as à dispo des gens très engagés sur ton projet que tu peux solliciter et actionner.
    - Cela rend la discovery plus directe ainsi que l’engagement et l’usage de ton produit car il y a une très forte capacité à donner du feedback sur le produit.
    - Cela modifie le delivery car la blockchain amène souvent des systèmes de gouvernance décentralisés et à la main de la communauté. Si on veut apporter des changements à la blockchain il faut convaincre une majorité de la communauté du bien-fondé de cette évolution. Et il peut arriver que des choix de features, d’évolution du produit soient refusés par la communauté et donc on ne peut pas faire évoluer la blockchain comme on l’imaginait. Il faut expliquer, convaincre et fédérer pour faire avancer le produit.
  2. Penser son produit pour qu’il s’adapte à des cas d’usage qui ne sont pas les nôtres. Par nature l’idée de posséder un actif technologique implique qu’il faut l’imaginer dans d’autres applications, produits. Par exemple les cartes Sorare que vous possédez, vous pouvez les utiliser dans les autres jeux qui ne sont pas développés par Sorare mais qui utilisent ces NFT.
  3. Un univers technologique qui induit de nombreuses barrières UX, qu’on tend progressivement à gommer mais qui nécessite aujourd’hui de repenser l’UX, même sur des flows très classiques. Par exemple, sur un flow de sign up, on a devoir guider l’utilisateur au-delà du très classique login/mdp en lui demandant de créer un wallet. Sachant qu’un utilisateur peut avoir besoin un, deux, ...cinq wallets différents en fonction des blockchains qu’il utilise.
  4. Des choses ne changent pas.
    - Le rôle à proprement parler du Product Manager : la discovery, la research, la définition de la vision, ... jusqu’au delivery.
    - Les outils du PM : personae client, storymap, etc.
    - Ne vous inquiétez pas, Jira is not dead !

Quels tips pour les product people ?

Il existe énormément de matières mais très atomisées et les évolutions sont quotidiennes.

Les médias francophones de référence :

  1. The Big Whale.
  2. Cryptoast.
  3. La chaine Youtube d'Hasheur.

Au quotidien : discord, Telegram, Twitter.

Comptes à suivre : Nicolas Julia de Sorare, CZ, John Karp

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